Sous l’eau mon corps est rassemblé

Psychose et immersion : les résultats

La plongée sous marine, une thérapeutique très innovante
pour les patients schizophrènes

Henry Brosseau (1), Guy Auboire (2), Jean-Michel Hemmen (3), Alexandre Guillard (4), Fabien Gouriou (5)

(1) Psychiatre libéral, Blois (Loir-et-Cher)
(2) Docteur en anthropologie biologique, Blois (Loir-et-Cher)
(3) Neuropsychologue, Brest (Finistère)
(4) Interne des hôpitaux, psychiatrie, Orléans (Loiret)
(5) Psychologue clinicien, Rennes (Ille et Vilaine)


Résumé
La plongée sous marine pour les patients psychotiques, en particulier schizophrénes, est une activité thérapeutique inattendue.Cet article retrace et résume les 10 dernières années de ce travail. Il montre que le milieu sous marin est un milieu particulièrement adapté pour le patient psychotique. Mobilisateur d’une mémoire archaïque et ancestrale, il permet au patient au travers de la relation avec le soignant plongeur de refaire ce parcours, point de rencontre entre ontogénése et phylogénése, parcours catalyseur énergétique d’une pulsion de vie qui l’a abandonné, c’est une méthode psychanalytique adaptée au psychotique où le soignant va aider le patient à construire son cheminement personnel avec les morceaux de son moi qui vont venir à la surface au fur et à mesure du temps de plongée.

Mots-clés : schizophrénie ; immersion ; plongée sous marine; conscience du corps ; cénesthésie ; test du Village Imaginaire ; inhibition motrice ; mythologie et science ; mythe de la Sirène; mémoire subaquatique; mémoire ancestrale; ontogénèse ; phylogénèse; cerveau de Mac Lean ; Jackson ; bébés nageurs ; pulsion dromique ; pulsion de vie ; soins primaires ; dyade.


Dans notre article « L’eau, la piscine, la plongée comme soin aux malades psychotiques chroniques »[1], nous avons montré que l’immersion pour le patient psychotique était un bain de vitalité, d’aisance, de joie retrouvée, en fait un espace dans lequel il pouvait « s’épanouir ». Durant ces dix dernières années nous avons affiné notre savoir-faire : environ 70 à 80 patients ont participé à cette joyeuse aventure parfois avec un très bon niveau technique, mais toujours avec beaucoup de curiosité. Plus d’un millier de plongées ont été effectuées en toute sécurité, point essentiel que nous avons développé dans notre article présenté à Genève le 25 mars 2003 [2] .

Nous avons mené un travail de recherche systématique à partir de 2002 à 2010 intitulé : « Montrer les bienfaits de l’immersion chez les malades psychotiques chroniques par la pratique de la plongée sous marine » [3]. Pour ce faire, nous avons créé une structure organisatrice, l’association «L’Homme Volant» pour réunir patients et soignants, organiser les temps de plongée (piscine, fosse de plongée, séjour en milieu naturel) et gérer les financements des différentes activités mises en place, l’ensemble permettant d’observer les comportements, le vécu, recueillir les paroles des patients et des soignants dans les différents volets de cette aventure .
Le recueil des observations, des dires, constitue le «matériel» avec lequel nous avons pu travailler pour tenter de mieux comprendre les mécanismes, mieux cerner les bienfaits, et ainsi mieux poser les indications suivant les différents tableaux cliniques.
C’est en terme d’espace vécu, de mouvement, d’expression corporelle, de conscience du corps, de conscience tout court de « l’être là » du patient psychotique que nous avons choisi de faire cette étude.
Nous ne rapporterons pas ici l’ensemble de notre travail : notre choix est de dégager les lignes de force de cette thérapeutique innovante. Les évaluations par les tests cognitifs et projectifs viendront compléter notre travail.

Synthèse et indications

Les soignants en psychiatrie sont confrontés à cette stase spatiale des patients psychotiques qui tournent en rond dans des espaces-refuges qui leur sont proposés (institutions psychiatriques diverses). La pensée psychotique désolidarisée du corps (dissociation, morcellement) fonctionnera en boucle dans diverses expressions délirantes. La pulsion « dromique »[4], pulsion de vie, leur fait défaut. Le patient a perdu le moyen de s’orienter.
La thérapeutique telle que nous la proposons, vise à ce que le patient puisse à nouveau habiter son corps et qu’un nouvel arrimage de l’esprit se fasse sur ce corps retrouvé et ainsi qu’un mouvement vital dans la conquête de son espace puisse s’exprimer[3] .
Dans cette optique, nous avons utilisé des techniques psychiatriques anciennes de soins corporels par l’eau [1] et nous les avons affinées.
La piscine tout d’abord, puis la plongée sous-marine : en effet le milieu sous-marin est un lieu privilégié pour le patient psychotique. Il puise dans l’immersion une force, un élan vital, une régénérescence durable, en quelque sorte, une nouvelle naissance comme l’indique la mythologie [1].
Ce mouvement va s’exprimer, comme en témoignent les patients par une meilleure organisation ou un élargissement de leur espace, encore inconnus jusqu’alors, par la concrétisation de projets jusque-là endormis. L’action thérapeutique par la plongée sous-marine est d’autant plus efficace et rapide que la psychose  » s’exprime par le corps »[1] .

Les schizophrénies hébéphréno-catatoniques sont des indications princeps[1]. Il s’agit d’une réelle avancée thérapeutique quand on sait le peu d’efficacité des traitements psychiatriques sur ces formes déficitaires.
Ces patients retrouvent vitalité et mouvement en immersion, ce qui traduit une levée de l’inhibition motrice [1] ; l’espace subaquatique apparaît pour le patient comme un lieu de plaisir d’un corps « retrouvé  » où il souffre moins ; sur terre le plus souvent couchés, assis, ils se remettent alors debout et (re)prennent possession d’espaces, d’activités jusque-là inconnus ou arrêtés, projections d’une identité retrouvée.
Chez les patients schizophrènes paranoïdes, l’action thérapeutique va être plus longue à s’exprimer. Deux symptômes majeurs dominent le tableau clinique : la désorganisation psychique et les troubles sévères de l’attention.
La désorganisation s’exprime aussi au niveau corporel par une plus grande difficulté à « mener une action », sans pour autant que l »aisance du corps » soit perturbée. L’effet « contenant » du milieu, associé à l’ensemble des procédures pour aller sous l’eau, semblent jouer un rôle déterminant sur l’amélioration des performances cognitives permettant qu’une relation patient – moniteur soignant soit possible et la plongée abordable dans de bonnes conditions.


Les premières évaluations 2003-2004
par Fabien Gouriou- Psychologue clinicien, Rennes.

Choix du test projectif.

Le test du « Village Imaginaire »[5-6] nous a semblé judicieux de par la congruence avec l’une des hypothèses de travail qui sous-tend l’activité de plongée. Celle-ci mettant l’accent sur la potentialité de cette pratique de soin à ordonner et élargir l’espace du sujet, ainsi que lui donner une direction, il était alors important d’obtenir des indicateurs sur la manière dont les sujets construisent, organisent et occupent l’espace. Or le test du Village , sur cette dimension, paraissait tout à fait approprié puisqu’il se caractérise comme une « situation spécifiquement consignée d’espace fabriqué, et d’investissement de celui-ci comme frontière (délimitation) et comme habitat (valorisation de cette délimitation) ».
C’est un test projectif [6] qui permet d’évaluer la représentation psychique que se fait le patient d’un espace qui lui est proposé, et ainsi d’en tester son organisation, sa vitalité, ses mouvements internes, ses transformations mais aussi la vie de ses habitants, leur fonctions, leur parcours….
La consigne est de construire un village imaginaire dans lequel le patient aimerait vivre. Différents éléments de construction sont à sa disposition : maisons, boutiques, végétation, autos, personnages…. Il est possible de dessiner les éléments qui ne sont pas disponibles. L’espace est défini (le bureau dans le cas présent), il n’y a aucune autre contrainte.
Un entretien est proposé au patient après sa construction. Il permet à celui-ci de s’expliquer sur le mode de construction, sur son lieu d’habitation, mais aussi sur les activités de ce Village en particulier celles du patient, de ses déplacement à l’intérieur ou à l’extérieur du Village.
Ce test a été effectué en Juin 2003 et novembre/décembre 2003.
Ces premières évaluations avaient pour but de témoigner du rapport à l’espace du patient et de son évolution par le médiateur plongée et de l’objectiver par le test du Village Imaginaire.
Dans la mesure où il s’agit d’une analyse comparative entre deux passations, nous avons retenu trois principaux critères de comparaison :
– les modalités d’organisation : comment les divers éléments composant le village sont disposés les uns par rapport aux autres ;
– Les modalités de circulation : comment sont aménagés les espaces de circulation ;
– Les modalités de mise en mouvement : comment les divers éléments dans le discours, peuvent prendre vie, devenir mobiles.
Ainsi , la mise à l’épreuve de ces trois critères dans l’analyse des deux Villages respectifs permettra, nous l’espérons de repérer s’il y a variation ou non de la problématique de l’espace vécu.

Cette première étude a été effectuée sur dix patients, pratiquant la plongée sous marine depuis au moins un an, à six mois d’intervalle. Elle a permis d’affirmer qu’une évolution significative en terme de rapport à l’espace est repérable pour la moitié des patients. Elle s’exprime surtout par plus de mobilité, par plus de vie.

Ces premières données étaient limitées. Une nouvelle étude a été menée en 2008-2009 utilisant une nouvelle fois le test du Village Imaginaire, complété par un test d’évaluation de l’Attention.

Étude 2008-2009
par Jean Michel Hemmen- Neuropsychologue, Brest.

Les consignes de passation du test étaient les mêmes qu’en 2003. Cette nouvelle étude consistait à objectiver les variations de « l’espace vécu » du patient avant et après un séjour plongée d’une semaine en milieu naturel.
Quatre axes ont été définis:
– l’occupation de l’espace disponible ;
– le positionnement personnel : quelle place occupe le patient dans le village ;
– la dynamique de l’espace projeté : le village est-il statique ou non ?
– l’extension des limites de l’espace : existe-t-il un ailleurs et celui-ci est-il défini, envisageable ?

Pour la clarté de présentation des tests, ceux-ci ont été photographiés en « vue aérienne ».

De façon à éliminer les biais d’habituation en situation de répétition de test et de neutraliser la variable séjour extérieur, trois groupes ont été constitués :
un groupe témoin de personnes restant à la clinique, un groupe témoin de personnes effectuant un séjour autre que la plongée, un groupe expérimental de personnes effectuant un séjour de plongée.

Les résultats

Test Projectif : le Village Imaginaire.[6]

Illustration 1 : patient : P.J.

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VIM 2
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VIM 1

Dans cette illustration, nous pouvons observer l’évolution entre les deux Villages créés par P.J.
Le second Village s’étend largement en comparaison du premier jusqu’à occuper la quasi-totalité de l’espace disponible. Les voies de circulation sont un peu mieux organisées et permettent de sortir du Village.
Dans son discours à propos du premier Village, PJ indique spontanément qu’il est possible d’entrer dans le premier Village après accord du médecin “qui donne l’entrée”. Après hésitation, il est aussi possible d’en sortir, via la bibliothèque où il se situe. L’extérieur existe, mais n’est pas défini. Il est possible d’y accéder, mais symboliquement comme l’exprime le lieu choisi comme porte de sortie.
L’activité au sein du Village est stéréotypée : “les gens travaillent”.

Dans le second Village, PJ indique une large voie qui permet d’entrer dans le Village. La sortie se fait par une large route en haut à gauche.
L’extérieur prend forme : “il y a une piscine, des magasins, peut-ètre une plage…”. Cet extérieur est aussi accessible puisque les habitants y vont, “quand ils ne travaillent pas à l’intérieur du Village”.
PJ se situe à la pompe à essence, en train de faire le plein de sa voiture dans le but d’aller rencontrer d’autres hommes d’affaire à l’extérieur.

En observant ces deux Villages et ce qu’un dit PJ, nous observons que l’espace est mieux investi dans le second Village avec une construction beaucoup plus aérée.
La position personnelle de PJ dans le second Village est active alors qu’elle était statique dans le premier. Il est intéressant de constater que, dans le second Village, l’action présente fait partie d’une planification permettant une action future.
Dans le second Village, PJ désigne sa maison. Cela peut également être un indice de mobilité spatiale et temporelle puisqu’il peut définir l’endroit où il se trouve au présent (en train de faire le plein), l’endroit où il sera plus tard, qu’il a planifié (rencontre d’autres hommes d’affaire à l’extérieur) l’endroit où il était avant et sera certainement plus tard : sa maison.
D’un point de vue dynamique, il n’y a pas de différence entre le VIM 1 et le VIM 2. Les deux espaces représentés sont similaires dans ce registre. En revanche, comme précisé précédemment, si le Village ne s’est pas mis en mouvement, PJ dans sa projection au sein de ce Village et en dehors, est devenu actif et mobile.
Ces villages, montrent qu’il s’est opéré un changement, une remise en marche et une extension de l’espace psychique de PJ.

Illustration 2 : patient D.M.

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VIM 2
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VIM 1

Cette seconde illustration est la construction d’un Village par DM.
Le premier Village est construit de manière complètement chaotique. Tout l’espace est occupé et toutes les pièces disponibles utilisées sans logique apparente.
Les limites du village ne sont pas définies. Il est donc possible d’y entrer ou d’en sortir “par n’importe où….Mais on n’en sort pas. On y est. Seuls les brigands et les fous sortent”.
L’extérieur existe mais c’est un concept flou essentiellement décrit comme dangereux. L’intérieur est perméable à ce danger extérieur puisque dans ce Village, „il ne s’y passe rien sauf quand quelqu’un est agressé par un brigand de l’extérieur”
DM est surpris quand nous lui posons la question de sa position dans ce village. Il ne s’y trouve pas. Il y est né mais en a été chassé. “Je suis en prison, à l’extérieur”.

Le second Village semble plus étriqué plus dense et plus fermé. Sa construction, toujours chaotique, s’organise par thème. Dans son discours, DM présente un Village beaucoup moins défragmenté qu’il n’y parait.
Dans ce second Village, DM est une figurine en train de travailler. Il réintègre son espace, y occupe une position, y retrouve un rôle et une vie.
L’extérieur, flou dans le premier Village se structure dans le second. L’exploration du dehors n’est pas d’actualité, mais il existe et est défini clairement. Il est structuré en espace proche et en espace lointain. On peut y aller, mais cela ne semble pas être le souhait de DM.
Enfin, ce qui semble le plus flagrant, est qu’en structurant deux espaces, l’intérieur que DM réintègre et l’extérieur qu’il peut définir, les notions de menace, d’hostilité et d’agressivité (l’angoisse ?) disparaissent totalement.
Suivant les quatre axes sur lesquelles cette étude repose, il n’est pas possible d’établir un réel changement quant à la dynamique et à l’extension de l’espace. Nous ne pouvons néanmoins pas passer à côté des modifications manifestes opérées entre les deux Villages.
DM passe d’un espace intérieur plus ou moins dilué dans un espace extérieur menaçant, avec une position personnelle d’exclu, à des espaces qui se définissent et se délimitent. Le corollaire de cette restructuration de deux grandes entités que sont l’espace intérieur et l’espace extérieur est une disparition (au moins dans le discours) de l’angoisse.


Conclusion des tests projectifs
Malgré des différences interindividuelles, les résultats montrent deux effets.
Chez les personnes extrêmement désorganisées qui ont construit un Village chaotique en première instance, nous notons que le second commence à se délimiter et à s’organiser.
Chez les autres, l’espace a tendance à se dilater. De statique, le Village prend vie. L’extérieur qui existait auparavant mais qui n’était ni défini ni intéressant devient accessible et exploitable. On peut y aller avec un but précis. Le Village s’ouvre sur cet extérieur.

Il est difficile de quantifier des résultats comparitifs de tests projectifs, ceux-ci étant élaborés pour travailler avec la subjectivité des personnes. Néanmoins nous avons pu constater que le premier groupe témoin (hors séjour) ne montre pas de différences notables entre les deux passations. Il est à noter que le séjour thérapeutique hors plongée a montré des effets moins évidents mais tout de même présents notamment dans le critère ouverture à l’extérieur.

Test Attentionnel
La diminution de l’apragmatisme et la réorganisation psychique observées pendant et après les séjours plongée devaient pouvoir se quantifier en examinant les fonctions attentionnelles.
Le test choisi en raison de sa simplicité et de sa rapidité de passation est un test d’attention en modalité visuelle. Il s’agit d’identifier deux figures non verbalisables parmi des distracteurs. Le nombre d’erreur et d’omissions sont relevés ainsi que la vitesse d’exécution.
Les erreurs et omissions sont un indicateur qualitatif de l’attention.
La vitesse d’exécution donne une idée du coût cognitif de la tache.
Le test a été passé avant le séjour et après le séjour. Les trois groupes ont été conservés.
Il n’a pas été noté de différence significative entre les deux passations concernant le nombre d’erreur et la vitesse d’exécution chez les deux groupes témoins.
Dans le groupe expérimental (séjour plongée), la diminution du nombre d’erreurs est significative à p=.026, la diminution du temps d’éxécution de la tache est également significative à P=.035.
L’idée d’une réorganisation cognitive lors d’un séjour plongée semble ètre confirmée avec une amélioration des capacités attentionnelles pour un coût cognitif plus faible.
Ces résultats par les tests Projectifs et cognitifs apportent une certaine confirmation à nos hypothèses [2].
Même si ces données sont limitées , l’observation des patients dans leur milieu de vie est plus probante. En effet, les patients plongeurs de l’institution font beaucoup plus « d’activités » que les autres membres de l’institution. Ils bougent plus, »s’occupent plus de leur chambre », sortent plus de l’institution et réalisent des projets même modestes « en attente » depuis de longues années [4].
Une étude longitudinale avec un groupe stable de patient, pendant une « longue » période (plusieurs années) serait la formule « idéale », même s’il existe un certain nombre de variables non « stable », par exemple les changements de traitements.

De cette synthèse du travail réalisée sur dix années nous voulons dégager deux lignes de force qui constituent les « moteurs » de cette thérapeutique innovante :
– le milieu subaquatique ;
– la relation soigné/soignant dans ce milieu spécifique
.


LE MILIEU TERRESTRE ET SOUS-MARIN POUR LE PATIENT PSYCHOTIQUE

Notre monde terrestre même dit thérapeutique est souvent peu adapté à l’organisation psychique défaillante des patients. Il est trop compliqué, trop bruyant de présence humaine, ce qui renforce l’isolement, le repli imaginaire et la régression. Sur le plan neurologique sa cénesthésie abolie[4] prive le patient d’un « corps au monde » du monde lui-même. Ces différentes considérations doivent nous amener à faire le constat qu’il est nécessaire de créer un monde spécifique autour du patient, monde qui doit se mouler au plus près de ce qu’il est, c’est-à-dire à sa singularité neurologique et phénoménologique. Ce monde devra permettre de vivre, de bouger, d’échanger de façon simplifiée et protégée mais aussi de renforcer les limites de son Moi, trop perméables et incertaines dans ses contours. Le monde que nous avons choisi est le monde sous-marin : monde du silence, autre monde dès que nous avons franchi la surface, monde qui peut paraître difficile d’accès pour nous, terriens puisque nous ne sommes pas des poissons et qui va se révéler, par ses caractéristiques, tout à fait adapté au monde psychotique. Ces caractéristiques physiques sont, pour nous, sur mesure : elles combinent isolement et sur-stimulation sensorielle. C’est un milieu porteur, enveloppant filtre, sans horizon, infini : l’adaptation aux lois physiques du milieu s’impose au plongeur pour pouvoir y évoluer. Les patients schizophrènes hébéphrènes et catatoniques, après une période probatoire en piscine, évoluent en général très vite avec aisance et sans appréhension dans le milieu sous-marin, beaucoup mieux qu’en surface. Ils rentrent dans une autre scène qui n’est plus la scène terrestre de la natation : Bruno, catatonique, qui se déplace avec appréhension en surface à la piscine, nous dit après la plongée : « Quand je suis complètement entouré d’eau, ça me donne de la sécurité ». Jacques, hébéphréne, qui cherche le plus souvent à s’isoler du bruit de la lumière, des autres, accroupi, le dos contre un mur ou allongé sur son lit, va trouver dans l’isolement et dans le portage, un plaisir immédiat qui lui permet à la fois de s’allonger et de se mettre en mouvement, soulagé de la gravité terrestre qui l’accable dans ce monde sous-marin où il n’est plus agressé : « La plongée, ça me revitalise, je me sens léger, je n’ai plus mal au dos, je sens davantage mon corps, ma tête semble être ailleurs, j’ai l’impression que ça m’empêche de penser ; la plongée, c’est bon, ça donne le moral », il ajoute « c’est une épuration de mon corps, par rapport aux médicaments, une purification, une sensation de légèreté, c’est une réanimation ».
La vitalité du corps retrouvé, sa légèreté, sa fluidité sont la garantie de la conquête de ce nouvel espace ; plus le plongeur est léger, plus il ressent cette liberté : conscience du corps et conscience de soi, vont de pair. Sur le plan neurologique, des circuits » en jachère » ont été mobilisés par l’immersion pour donner à la sortie de l’eau un éprouvé diffèrent, éprouvé qui passe par l’incarnation du corps rendue possible par la mobilisation cénesthésique. Alain l’exprime : « Mon corps n’est plus un fardeau que je dois transporter, il est complètement à moi, il m’appartient ». L’incarnation de l’être humain passe à la fois par cette légèreté et densité du corps : Jean-Christophe : « J’avais l’impression de renaître, c’est-à-dire de découvrir le monde pour la première fois, avec une grande émotion, la vie quoi! »
Levée de l’inhibition, la pulsion libérée peut trouver enfin satisfaction, une trace, un » frayage », une mémoire corporelle, dans ce milieu qui lui est bon.
Cette sensation de renaître, de sentir son corps vivre, bouger, d’avoir des émotions, d’avoir du plaisir à vivre, témoigne d’une cénesthésie retrouvée, c’est- à-dire d’être là, bien vivant.
Sentiment de renaître, témoignage d’un passé qui s’actualise par les effets du milieu, de prendre de la hauteur pour réaliser ce rêve de l’Homme : s’envoler. Philippe rapporte un rêve : »Si quelqu’un veut « l’attraper », il nage, il s’envole dans le ciel, il rit de son agresseur ».
Prendre de la hauteur dans l’espace sous-marin, moment de ciel bleu psychique, débarrassé des scories de la maladie : le patient multiplie les clichés dans ce voyage fait de découvertes (couleurs vives, faune, flore, etc). Nouvelles découvertes de l’espace terrestre à travers ces cartes postales sous-marines ; le psychotique ira d’expériences d’Être en expérience d’Être, de lieu de plongée en lieu de plongée, nouvelle façon de découvrir le monde sans être gêné par l’horizon, découverte en pointillés, morceaux de moi qui seront reliés à chaque plongée par la nouvelle envie de plonger avec l’autre, le soignant plongeur.
Qu’est -ce qui donne envie au patient de plonger, de franchir la surface?
Il faut bien sûr que le soignant le lui propose ; le soignant considère que le psychotique a quelque chose à faire en profondeur ; il y répond en écho ; inconsciemment, il accepte de le suivre ; il » sait » qu’il va trouver quelque chose qui va le régénérer, lui faire du bien.
Les hommes ont toujours été attirés par l’inconnu, le mystère. Le patient psychotique va aller chercher son » inconnu », non pas au-delà de l’horizon comme les bien-portants, mais sous la surface de l’eau, pour découvrir un autre monde, un autre espace, une autre façon de voir les choses et les sentir. Mais l’espace sous-marin dans l’absolu, c’est l’espace du rien, du vide, de l’infini. Évoluer dans le milieu sous-marin, c’est une recherche de liberté infinie dans un espace infini ; descendre dans les ténèbres et remonter dans la lumière. « Le gouffre et la remontée vers les cieux » dit Fabrice. Ce sont les plongées dans le bleu, l’opaque, ce milieu translucide, sans aucun point d’appui « terrestre » où seul existe l’autre, le plongeur accompagnateur dans cette descente « en privation sensorielle » ; le patient ne s’appuie sur rien, si ce n’est le regard de l’autre, le moniteur, les yeux dans les yeux, ou plutôt de regard en regard. Y aurait-il une greffe d’horizon dans cet entre-deux sans repère. Ces plongées indéfinissables sont repérées avec les lieux terrestres où elles se pratiquent.
Incarnation, légèreté, survol, notre monde terrestre s’éloigne. Jacqueline, hébéphréne qui présente un tableau d’agnosie spatiale, doit fixer le sol constamment quand elle se déplace par crainte de tomber ; son regard ne porte plus au loin, ne s’appuie sur rien, si ce n’est sur ses pieds. L’absence d’horizon, et l’appui sur le regard du moniteur lève l’inhibition et donne liberté à cette promenade aquatique.
La plongée est aussi un sport de procédures dont sont avides les psychotiques ; le mode d’emploi subaquatique est intégré de façon stricte par le patient paranoïde à la pensée floue et désorganisée. La nature impose ses lois à une pensée toute puissante. Xavier :  » J’ai parfois la pensée que je peux vaincre tout le monde ; la plongée montre mes limites, je suis plus dans la réalité ».

Qu’en est-il de la peur de plonger ?
La peur est souvent rencontrée chez les bien-portants qui débutent cette activité ; l’acquisition de la technique pour maîtriser ce nouveau milieu permet de la « surmonter ». Cet apprentissage est indispensable pour notre sécurité, mais c’est aussi un leurre. Nous ne » faisons pas le poids » par rapport à la nature ; nos évolutions doivent rester modestes ; nous ne sommes pas des poissons, nous devons retrouver notre animalité aquatique ; c’est avant tout avec son corps qu’il faudra apprendre à plonger. Pour le psychotique, la plongée n’est pas dans le registre de ses peurs, pas plus que de la mort d’ailleurs ; on pourrait dire sur un axe qui va de la psychose à la névrose, de la catatonie à la névrose phobique que l’on va d’une indication princeps à plonger à une contre-indication. Le catatonique trouve une sécurité, un relâchement de son corps en étant entouré d’eau. Le phobique étouffe, il est pris de panique, il veut rejoindre la terre ferme, un point de repère familier, surtout ne pas être « enfermé ». Les espaces que nous avons décrits ne sont pas pour lui. Les plongeurs névrosés plongent avec leur tête, il réfléchissent, ils pensent à tout ce qu’il pourrait leur arriver dans cet espace, à priori hostile. Le patient catatonique, dépourvu de cette « corticalisation de l’espace », se trouve en phase avec son cerveau limbique qui lui donne un »accès immédiat » à cette mémoire aquatique ancestrale. Ce qui lui fait plaisir est donc bon, milieu bon et ainsi non dangereux, c’est l’expérience de satisfaction qui donne la confiance en soi et dans l’autre.

Pourquoi le patient psychotique pourrait-il avoir accès à cette mémoire comportementale plus facilement que nous ?

Les données de l’anatomie comparée, de l’ontogenèse et de la phylogenèse suggèrent que le cerveau antérieur de l’homme (cerveau frontal), a atteint son organisation actuelle en conservant des propriétés reflétant des relations ancestrales avec le cerveau des reptiles, des premiers mammifères

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et des mammifères évolués ; c’est le cerveau décrit par Mac Lean en 1967, reprenant les conceptions du neurologue anglais Jackson au siècle dernier, qui souligne que la maladie mentale résulte d’une déstructuration de l’organisation normale du cerveau, cerveau présentant une hiérarchie fonctionnelle et historique. En effet les fonctions nerveuses s’organisent par niveau partant du plus connecté et organisé pour le niveau inférieur, c’est à dire le niveau sous cortical au plus ouvert et plastique pour le niveau supérieur, c’est à dire le niveau cortical.

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Au cours de l’ontogenèse, les niveaux supérieurs intègrent les niveaux inférieurs, chaque cerveau pouvant opérer de manière relativement indépendante si l’un d’entre eux est lésé. Les modifications et transformations du cerveau ont été massives au cours de l’évolution. Elles ont suivi celles de l’environnement. dans le sens de plus de capacité et d’efficacité à appréhender les différents milieux.


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Chez le patient schizophrène, l’atteinte corticale est prédominante, l’imagerie médicale en témoigne, et « explique » les symptômes négatifs de la maladie ; la perte de l’élan vital et l’appauvrissement psychique.
Dans notre hypothèse, cet affaissement des fonctions supérieures corticales libère les structures sous-corticales. C’est ce que nous observons en immersion chez les patients avec le déclenchement de mouvements « expliquant  » les symptômes positifs, le délire mais aussi des comportements automatiques (déclenchement de mouvement réflexes des membre inférieurs avec une sorte d’ondulation de dauphin et de pédalage- mais aussi un redressement global de la tête et du tronc alors que la position d’évolution subaquatique naturel est horizontale) dans certaines conditions d’environnement, témoin d’une adaptation ancienne.

Un modèle comportemental témoin de l’ontogénèse et de la phylogénèse ?
Nous l’avons dit, l’évolution subaquatique des bébés nageurs est révélatrice. Un bébé nageur de quelques semaines n’éprouve aucune répulsion à pénétrer dans l’élément liquide ; en apnée, il a les yeux ouverts comme si c’était son élément. Le réflexe de la grenouille est le réflexe de base chez un bébé de quelques semaines avec des mouvements saccadés des jambes et des bras, du torse quand il est en immersion. Vers 4 à 5 mois l’ensemble du corps se redresse progressivement; ce redressement s’accompagne d’abord d’un mouvement de synchronisation des 2 jambes, sorte de mouvement de dauphin puis de désynchronisation avec pédalage et sorte de pré-marche aquatique qui va anticiper la marche terrestre. En général, après un an, les réflexes archaïques disparaissent. Un premier contact avec l’eau à cet âge déclenche alors pleurs et cris.

Existe-t-il une mémoire ancestrale ?
Héritier d’une lignée plongeant ses racines dans le milieu océanique, puis beaucoup plus tard au sein même des continents, l’Homme a-t-il gardé une mémoire de son long parcours ? Une forme de mémoire est-elle inscrite au sein de notre ADN ?
Sans qu’on n’ait, pour le moment mis en relation précise mémoire comportementale et ADN, la nature même de cette molécule permet le stockage de l’information.On sait que la séquence des nucléotides constitue un message codé porteur d’informations transmises de génération en génération. Les comportements innés ne peuvent qu’être inscrits dans ce message Chez l’Homme, ce type de de comportement correspond essentiellement à des comportements de survie: réflexe de succion du nouveau-né, réflexe d’apnée, réflexe de marche automatique de nage, et d’autres encore contrôlés par le tronc cérébral (la maturation du SNC demeure inachevée et la myélinisation se fait initialement par les voies sous corticales) et qualifiés de réflexes archaïques car sans modulation et peu différenciés.
L’évolution psychique favorable du patient plongeur, après plusieurs années de pratique, traduit l’élargissement de sa partie saine. Le patient a retrouvé « sa tête et son corps », tout au moins en partie ; il retrouve souvent aussi nos peurs communes. Philippe, ancien sportif de haut niveau, envahi de thèmes sportifs de toute puissance, va aborder la plongée de façon combative, en force, pour affronter, « sortir vainqueur » de cet adversaire invisible ; il s’essouffle, il fatigue, éventuellement panique, le milieu lui résiste, bon traitement de la toute puissance..
On note souvent que le patient devenu bon plongeur présente, à la manière du névrosé, une symptomatologie phobique au point de ne plus pouvoir plonger pendant quelques mois. Sa partie saine le « déplace » sur le » curseur » vers la névrose.
De retour sur terre, que va-t-il rester de cette belle harmonie, de cette mise en mouvement, de cette vitalité retrouvée ? Gilles nous dit le mercredi soir après la séance de plongée en piscine : « J’ai les idée plus claires, c’est plus évident de faire quelque chose, mes désirs sont plus nets ; ce soir je fais du courrier, je lis un article de journal, chose que je remets souvent à plus tard. ». Jacques, euphorique après sa plongée du matin : « Envie de découvrir la France, ce beau pays, les régions, avoir des choses comme tout le monde ». Jacqueline : « ça me rend plus dynamique, j’ai envie de faire plus de choses ».
Alain : « Envie de s’occuper de lui, faire des choses pour lui, avant j’étais dépendant de quelqu’un ». Xavier : « A la clinique, je me sens parfois hors de la réalité, et dans ma tête, c’est atroce ; ici ça s’apaise : c’est le silence ».
Nos observations ont confirmé nos premières impressions[1] : les patients hébèphrénes et catatoniques plongent avec » facilité » et sans appréhension, comme s’ils étaient attirés par ce milieu dans lequel ils évoluent « naturellement » et qui « les remettaient debout » à la sortie. Dans ces formes cliniques graves à la stabilité symptomatique redoutable, la thérapeutique par l’immersion fait exception ; elle constitue une réelle avancée, elle redonne vie à ces patients « éteints », arrêtés, et leur redonne une place, une présence vive, dans la dynamique institutionnelle.
Pendant plusieurs années nous avons pensé que cette plongée adaptée était surtout une indication pour les patients hébéphrénes et catatoniques.Toutefois, chez le patient paranoïde, la combinaison des effets du milieu, limite très efficace à la toute puissance du patient, donne toute sa place à une relation possible avec le moniteur soignant. L’effet organisateur des différentes procédures [12] va jouer un rôle très efficace sur les symptômes de désorganisation.


Références
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[4] Jeangirard C, De Graaf W .La troisième dimension dans la construction du psychisme. Ed Eres, 1998, p 44.
[5] Bouchard C ,Denis Y, Villerbu L M .Principes méthodologiques d’une évaluation diagnostique et d’une expérimentation psychopathologique par l’épreuve du Village. In : Bulletin de psychologie 1992 ; 45 :406.
[6] Mucchielli R .Le test du Village Imaginaire . In : EAP,1976.
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[8] Brosseau H. Psychose et Immersion 2007. Video; Ass L’homme volant; Blois .
[9] Mayol J ,Homo Delphinus 1983. Glénat, 1990.
[10] Broussole B. Physiologie et médecine de la plongée.Ellipses ;1992.
[11]
Collectif, Mille cerveaux, mille mondes. Ed. MNHN et Nathan, 1999.
KOLB B. et WISHAW I. Cerveau et comportement. Ed. De Boeck, 2002.
PURVES D. et coll., Neurosciences. Ed. De Boeck, 2e ed. 2003.
VINCENT J.D. et LLEDO P.M. Le cerveau sur mesure. Ed. O. Jacob 2012.




Références
[1] Brosseau H., L’eau – la piscine – la plongée, comme soins aux malades psychotiques chroniques – in J.Synapse 2001,179 :53-60.
[2] Brosseau H, Méliet JL. Quelle sécurité pour la plongée de loisirs en présence d’une restriction d’aptitude ? Cas de l’incapacité mentale 2003 ; Genève. Bull, Medsubhyp 2004 ; 14 Suppl .
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[4] Binswanger L.Le problème de l’espace en psychopathologie 1933-Toulouse. Presse universitaire du Mirail ,1998.
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[6] Jeangirard C, De Graaf W .La troisième dimension dans la construction du psychisme. Ed Eres, 1998, p 44.
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[8] Mucchielli R .Le test du Village Imaginaire . EAP,1976.
[9] Merleau Ponty M. La phénoménologie de la perception 1945. Gallimard, 1998.
[10] Pankow G . L’homme et son espace vécu 1984. Aubier ,1986.
[11] Dolto F .L’image inconsciente du corps 1984. Paris ,edition du Seuil;
[12] Verne J. Vingt milles lieues sous les mers.Le livre de Poche,1990.
[13] Brosseau H. Psychose et Immersion 2007. Video ; Ass. L’homme volant; Blois .
[14] Mircea E. Initiations, rites,société secrètes. Edition Gallimard
[15] Mayol J ,Homo Delphinus 1983. Glénat, 1990.
[16] Besson L. Film: Le grand bleu.1994 .
[17] Broussole B. Physiologie et médecine de la plongée.Ellipses ;1992.
[18]Duvernay Bolens J. La théorie de la récaputalisation de Haeckel à Freud. L’Esprit du temps n°75, 2001/2 p 13 à 34 .
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[24] Winnicott D.W. La preoccupation maternelle primaire. In: De la pédiatrie à la psychanalyse.Payot,1958.
[25] Balint M. Le défaut fondamental; aspects thérapeutiques de la régression. Payot;1971.
[26] De Coulon N.La cure de pack, une application des idées de Winnicot en clinique psychiatrique.L’Information psychiatrique, vol 61,n°2-02-85.
[27] Freud S. L’interprétation de rêves 1900. PUF, 1976.
[28] Ferenczi S. Thalassa. Psychanalyse des origines de la vie sexuelle 1928.P b Payot ,2002.
[29] Winnicot D. De la pédiatrie à la psychanalyse 1958. Payot, Paris.

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